ActualitéBusinessEconomieFlash-infoInternational

Tech & Web Modération, services payants, correction des tweets… Ce qu’Elon Musk prévoit de changer chez Twitter

 

Le nouveau propriétaire du réseau social, dont il est un utilisateur très actif, a dessiné son plan d’action.

À quoi ressemblera Twitter une fois que le réseau social deviendra la propriété d’Elon Musk ? Le milliardaire, utilisateur très actif de la plateforme, n’a pas manqué de faire part de ses idées au cours des dernières semaines auprès de ses 83 millions d’abonnés, mais également en interview. Elles dessinent ses chantiers prioritaires pour «libérer le potentiel» de Twitter, qu’il est en passe d’acquérir pour 44 milliards de dollars.

Une modération allégée

Elon Musk ne cesse de le clamer ces dernières semaines : Twitter est à ses yeux «une agora digitale» où la liberté d’expression doit être renforcée… en allégeant la modération. L’entrepreneur reprend une rhétorique bien connue au sein de la droite américaine. Le réseau social, très influent au sein des médias et de la classe politique, est accusé d’avoir une modération biaisée et de chercher à réduire au silence les voix conservatrices. De nombreuses études prouvent pourtant le contraire… Mais le bannissement définitif de Donald Trump après les émeutes du Capitole, ainsi que la fermeture pour diffusion répétée de désinformation de comptes de figures d’ultra-droite, a laissé des traces.

Si la droite américaine se réjouit du rachat de Twitter, d’autres observateurs craignent que la plateforme ne se retrouve envahie par la désinformation et les discours haineux. Le Twitter nouveau sera toutefois toujours soumis à la loi, qui définit les propos illicites et oblige les plateformes numériques à les supprimer dès qu’elles en ont connaissance. En Europe, Elon Musk devra aussi composer avec le Digital Services Act, auquel Twitter sera soumis d’ici 2023. Adopté samedi, il contraindra les réseaux sociaux à des obligations de moyens dans leur modération.

Des algorithmes rendus publics
Elon Musk entend rendre public les algorithmes de tri des contenus de Twitter, afin que chacun puisse comprendre comment ils fonctionnent. Ces programmes informatiques, qui définissent quels contenus vont être mis en avant en fonction du profil de chaque utilisateur, sont décriés par les régulateurs et les chercheurs pour leur opacité et leurs effets de bord négatifs (amplification des contenus clivants suscitants de nombreuses réactions, par exemple).

Cette mesure devrait donc être bien accueillie par les pouvoirs publics. En Europe, le Digital Services Act prévoit que les grandes plateformes fassent auditer leurs algorithmes par les régulateurs. Elles devront aussi permettre aux internautes de désactiver ce tri personnalisé. Twitter offre déjà cette option.

Un bouton pour corriger ses tweets

C’est une demande aussi vieille que Twitter, sur laquelle le réseau social travaillait avant même l’irruption d’Elon Musk à son capital. Contrairement à Facebook ou Instagram, il est aujourd’hui impossible sur Twitter d’éditer un message pour, par exemple, corriger une faute d’orthographe. Le réseau social souhaite changer cela, mais en mettant des garde-fous. Par exemple, l’édition du message ne pourrait se faire que quelques minutes après sa publication. Elon Musk a également suggéré que le nombre de «retweet» (partage d’un message auprès de son propre réseau) retombe à zéro quand un tweet est modifié.

Une chasse aux faux comptes

Elon Musk n’a jamais caché son agacement face aux faux comptes qui pullulent sur la plateforme, notamment pour diffuser des arnaques aux cryptomonnaies. Nombre d’escrocs utilisent d’ailleurs le nom et l’image du fondateur de Tesla pour mieux berner leurs victimes…. «Nous allons défaire les robots diffusant des spams et authentifier les comptes tenus par de véritables êtres humains», a-t-il indiqué jeudi.

Développer les services payants
Le milliardaire estime que le modèle économique de Twitter est trop dépendant de la publicité et qu’il doit développer de nouvelles sources de revenus. Le réseau social en est conscient, et a sorti dans quelques pays l’abonnement Twitter Blue, qui permet de bénéficier de services supplémentaires pour l’équivalent de 2,50 euros par mois.

Dans des messages qu’il a depuis supprimés, Elon Musk a estimé que le prix de l’abonnement était trop élevé et qu’il devait offrir d’autres avantages pour attirer davantage de clients. Par exemple, les abonnés ne devraient plus voir de publicités sur l’application. Ils devraient aussi bénéficier d’un signe distinctif sur leur avatar, comme une sorte de badge, afin de signaler qu’ils sont abonnés Premium.

Le Figaro

Commentaires (Facebook)
Afficher plus

Articles Liés

Bouton retour en haut de la page