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Avec son Laboratoire de l’innovation et de l’entrepreneuriat, la Banque africaine de développement mise sur l’entrepreneuriat et les emplois « verts »

Abidjan,le 23 novembre 2022(BAD)-Les emplois verts seraient-ils l’avenir d’une économie vertueuse et résiliente aux changements climatiques ? C’est ce que suggère l’Organisation internationale du travail (OIT(le lien est externe)), selon qui les emplois « verts » favorisent une économie durable, à faible émission de carbone et des conditions de travail décentes.

Or, créer des emplois « verts » exige, au préalable, de transformer les économies, les entreprises, les lieux et les marchés du travail. Vaste programme… Mais qui en vaut la peine : toujours selon l’OIT, une économie à faible émission de carbone créerait 24 millions d’emplois à travers le monde dans les 20 prochaines années.

Emplois « verts » : définition de l’OIT
Ce sont les emplois décents dans tous les secteurs économiques (agriculture, industrie, services, administration…) qui contribuent à la préservation, la restauration et à l’amélioration de la qualité de l’environnement. Les emplois verts réduisent l’impact des entreprises et des secteurs économiques sur l’environnement en favorisant une utilisation efficiente de l’énergie, de matières premières et de l’eau, en décarbonisant l’économie, en limitant les émissions de gaz à effet de serre, en minimisant ou en évitant toute forme de déchets et de pollution, en protégeant ou en restaurant les écosystèmes et la diversité biologique et en permettant l’adaptation aux effets des changements climatiques.
C’est ce qui explique la raison d’être du Laboratoire de l’innovation et de l’entrepreneuriat, qui a vu le jour en 2019, au sein de la Banque africaine de développement.

Le « Lab » accompagne des structures africaines de soutien à l’entrepreneuriat (incubateurs et accélérateurs, mais aussi gestionnaires de fonds) qui favorisent un développement durable, dans la droite ligne de la stratégie de la Banque et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, « L’Afrique que nous voulons ».

En soutenant les entités qui structurent de façon vertueuse les écosystèmes entrepreneuriaux et offrent un appui direct aux start-ups, la Banque entend créer un effet d’entraînement qui en décuple le nombre et en stimule le développement, mais qui crée aussi des emplois en nombre et de la valeur en Afrique.

Si les changements climatiques posent de sérieux défis en Afrique, au vu de l’ampleur de leurs impacts, ils peuvent aussi se muer en opportunités. Notamment au profit des petites et moyennes entreprises.

Rien qu’au Maroc, le secteur des énergies renouvelables pourrait contribuer à créer de 267 000 à 482 000 emplois dans le pays d’ici à 2040, stipulait une étude conduite en 2012(le lien est externe). Et les perspectives sont plus vastes que les seules énergies renouvelables – même si le développement d’infrastructures d’énergies renouvelables est capital, sinon un préalable, pour un véritable essor d’une économie verte : l’agriculture, (initiatives d’irrigation de précision comme avec Seabex(le lien est externe) en Tunisie), à l’e-mobilité (au Kenya, Ecobodaa(le lien est externe) a développé des mototaxis électriques), en passant par l’économie circulaire (Coliba(le lien est externe) construit des usines de recyclage du plastique en Côte d’Ivoire et au Ghana).

Selon l’Association africaine du capital-investissement et du capital-risque(le lien est externe) (AVCA), « la conscience climatique s’est répandue dans le paysage de l’investissement privé en Afrique ». De janvier à octobre 2022, 79 accords de financement liés au climat ont été enregistrés, pour un montant total de 1,3 milliard de dollars, avec un ticket moyen de 22,7 millions de dollars. Le capital-risque représentait 73 % de ces investissements. Et 85 % de ces investissements climatiques ont été effectués dans des entreprises technologiques opérant dans les domaines des technologies propres/climatiques. La plupart des investissements ont profité à des producteurs d’énergie renouvelable dans le secteur des services publics – avec une prédominance du solaire.

Toutefois, force est de constater qu’au vu de l’ampleur des besoins et des coûts liés aux investissements dans les infrastructures d’énergies renouvelables, la croissance des emplois verts s’avère, à quelques exceptions près, plutôt poussive, en Afrique(le lien est externe), jusqu’ici.

Outre la Banque africaine de développement, plusieurs institutions publiques (OIT, Banque islamique de développement…) et privés développent aujourd’hui quantité de programmes pour encourager la création d’emplois verts à travers le continent. Souvent, l’accent est mis sur les jeunes et les femmes, pour qu’ils ne soient pas laissés à la marge de l’économie verte.

Les opportunités pour les startups et les PME africaines vont se multiplier. Or, pour être au rendez-vous, celles-ci doivent être soutenues et accompagnées sur la durée. Ce qui est précisément le rôle des structures ad hoc de soutien aux entreprises et des investisseurs.

Dans le cadre de ses activités de renforcement des capacités, le Lab prodigue des formations de haut niveau et sur-mesure à des incubateurs et des accélérateurs de renom à travers l’Afrique : il s’agit du programme ESO360, développé en collaboration avec la Frankfurt School of Finance & Management(le lien est externe) (un organisme allemand d’enseignement supérieur certifié), VC4A(le lien est externe) et Hub Collective(le lien est externe). Objectif : renforcer leurs activités et leur capacité à soutenir les start-ups africaines dans leurs écosystèmes respectifs.

Le Laboratoire de l’innovation et de l’entrepreneuriat, une initiative de “Jobs for Youth in Africa”
C’est en 2019, que la Banque africaine de développement a lancé son Innovation and Entrepreneurship Lab, dans le cadre de sa stratégie « Jobs for Youth in Africa ». Objectif ? Créer des emplois pour les jeunes Africain(e)s – les femmes en particulier –, en les encourageant à innover et entreprendre.
Au-delà du travail mené dans 5 pays pilotes (Côte d’Ivoire, Égypte, Ghana, Kenya, Nigeria et Afrique du Sud), le Lab a une portée continentale, qui œuvre à renforcer l’écosystème entrepreneurial des pays africains.
Doté d’un budget de 9,5 millions de dollars, le Lab bénéficie du soutien technique et financier du Secrétariat d’État suisse à l’Économie(le lien est externe), de l’Union européenne(le lien est externe), du Fonds d’assistance au secteur privé africain de la Banque et du Fonds fiduciaire de coopération économique Corée-Afrique (KOAFEC).

Focus sur 2 jeunes entrepreneurs, qui ont suivi le programme ESO360 du Lab, dont les entreprises misent sur une croissance verte
A Nairobi, Private Equity Support fait le pari des entreprises dirigée par des femmes
Créée en 2017, Private Equity Support (PES) est une société de conseil aux entreprises fondée et dirigée par des femmes. Le siège est à Nairobi, au Kenya, mais la société opère dans d’autres pays d’Afrique subsaharienne. PES qui interagit avec les petites et moyennes entreprises (PME) et les fournisseurs de capitaux, travaille à faciliter le financement de projet à un stade précoce, en fournissant une facilitation des investissements et un soutien à la création de valeur. L’entreprise a déjà accompagné plus de 240 PME dans 17 pays d’Afrique et différents secteurs (dont 43 % de jeunes entrepreneurs âgés de moins de 35 ans et 48 % d’entreprises détenues et dirigées par des femmes).

Diana Gichaga, fondatrice et associée directrice « Le programme ESO offre une plateforme d’apprentissage par les pairs et de réseautage pour les organisations qui travaillent à faciliter la réussite d’investissements en phase de démarrage à travers le continent, explique Diana Gichaga, fondatrice et associée directrice de cette société de conseil. Grâce à des partenaires comme la Banque africaine de développement, Private Equity Support est maintenant en mesure d’approfondir le soutien qu’elle offre aux PME avec lesquelles elle travaille dans 17 pays, en tirant parti des bonnes pratiques entrepreneuriales qui se développent à travers le continent. »

Récemment, la société de conseil kenyane a été sollicitée par le Kenya Climate Innovation Center (KCIC), afin de mettre en place un programme de préparation des investisseurs ad hoc, pour 25 de ses clients incubateurs et accélérateurs. Le KCIC, qui bénéficie du soutien de la Banque mondiale, propose des services d’incubation, de renforcement des capacités et de financement aux entrepreneurs kenyans et aux nouvelles entreprises qui développent des solutions innovantes dans les secteurs de l’énergie, de l’eau et de l’agroalimentaire à même de répondre aux défis des changements climatiques.

Beyond Cairo, l’incubateur égyptien qui aspire à résoudre les problèmes sociaux grâce à l’entrepreneuriat
Shoaib Elqady, PDG d’Athar« Le programme ESO360 nous a aidés, à Athar, à renforcer les capacités de l’équipe senior et des employés dans plusieurs fonctions opérationnelles, ce qui a pour résultat d’offrir de meilleurs programmes de mentorat à nos bénéficiaires et nos clients et d’obtenir plus de financements », se réjouit Shoaib Elqady, PDG d’Athar.

Établi en 2014, Athar est un accélérateur de start-ups qui cible les entrepreneurs en Haute-Égypte. Le programme d’incubation, qui adopte la méthodologie « Lean Startup », propose aux PME formations, financements, mentorat, opportunités de réseautage et espaces de bureaux. En 2021, l’ESO a accompagné 105 startups et formé 1 200 jeunes talents aux compétences numériques.

Entre autres programmes, Athar a lancé « Athar Green », un programme de 4 mois spécifiquement conçu pour les start-ups qui opèrent dans l’écologie. Première étape, avec 20 start-ups vertes sélectionnées : « Athar Green Boot Camp », qui démarre une session intensive d’un mois, entre formation et séances de conseil personnalisés. Ensuite, les 6 start-ups les plus prometteuses poursuivent avec « Athar Green Acceleration », axée sur la méthodologie, les outils et l’expertise pour faire passer leur entreprise au niveau supérieur.

BAD

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