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Le ministre de la défense, Hamed Bakayoko, s’exprime sur l’état d’avancé du projet de lutte contre le terrorisme

Il y a un an, les autorités ivoiriennes et leurs homologues françaises lançaient le projet de construction de l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme. Dans un entretien accordé à BBC, le jeudi 24 octobre 2019, le ministre d’État, ministre de la défense, Hamed Bakayoko, s’est prononcé sur l’état d’avancement du projet franco-ivoirien et a dévoilé dans le même temps, les principaux projets que couve l’Académie.

Il y a juste un an, on lançait l’académie, qu’est-ce qui s’est passé de concret sur le terrain ?

Depuis un an, il y a des choses concrètes.

L’académie a commencé à fonctionner sans murs. Il y a eu plus de 164 cadres qui ont été formés à la gestion de crise antiterroriste.

Et nous avons évolué dans la mise en œuvre du projet. Et comme l’ambassadeur vous l’a dit tout à l’heure, les murs seront achevés à l’été 2020.

On a l’impression que vous lancez un appel. Il manque de l’argent pour la finir ?

Ce n’est pas une question d’argent. C’est plutôt une question d’intégration de tout le monde.

C’est une initiative de la France et de la Côte d’Ivoire mais c’est un projet international. Donc, il fallait que tous les autres pays s’approprient ce projet, soient au même niveau d’information que nous.

Évidemment, tous ceux qui peuvent apporter un soutien au plan financier, logistique, de formation, sont les bienvenus.

Mais je veux dire qu’en fait, la question du terrorisme, aujourd’hui, menace la paix globale.

Tout ce qui se passe dans le Sahel, en Côte d’Ivoire, impacte la stabilité mondiale. Donc, la menace est portée par des terroristes qui sont fusionnés aux narcotrafiquants.

Donc si nous, les États, nous ne nous intégrons pas, n’avons pas une synergie d’actions, ils auront toujours un coup d’avance sur nous.

C’est pourquoi, je lance un appel pour que nous puissions tous soutenir cette initiative, soutenir dans l’urgence les pays du champs :

  • Le Mali, le Burkina, le Niger, qui font face à cette menace au quotidien.

Il y a une progression. Hier, c’était le Mali, le Niger, le Burkina. A qui le tour demain ?

Il faut qu’on soit ensemble pour apporter une réponse globale.

Est-ce qu’en attendant, la collaboration judiciaire entre pays fonctionne mieux qu’il y a deux ans ?

Il y a beaucoup d’avancées. Là, vous avez vu tous les experts qui sont venus du parquet terroriste de Paris, pour former nos cadres, nos juges à la gestion des crises terroristes.

C’est une science à part, un phénomène nouveau, une guerre asymétrique. Donc il fallait, dans le cadre de la formation continue, adapter les modules, pour que nos juges, nos enquêteurs soient au même niveau.

S’il n’y avait qu’une seule urgence maintenant pour le terrorisme dans la sous-région, ce serait laquelle ?

Ce serait ce que l’initiative de Ouaga, avec la réunion de la Cedeao portée par l’Uemoa à Dakar (est).

Et bientôt, le 11 novembre, il y aura une réunion des chefs d’opérations. Nous allons travailler sur trois axes :

  • Renforcer la capacité de tous les pays du champ, c’est-à-dire les pays qui sont en lien direct avec les attentats terroristes. C’est essentiellement le Mali, le Burkina, le Niger.
  • Nous allons travailler également à renforcer les capacités des autres pays qui doivent se prémunir des attaques terroristes. Des pays comme la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Sénégal etc.
  • Et ensuite, la troisième composante qui est essentielle, qui est très bientôt avec cette réunion du 11 ; les chefs d’opérations vont montrer des opérations conjointes qui feront intervenir des bataillons sénégalais, ivoiriens, et autres sur des théâtres maliens. C’est-à-dire que nous allons déterminer des zones comme la zone des trois frontières où nous allons faire des manœuvres conjointes. Donc des présences subsidiaires qui vont permettre d’occuper, réduire les espaces des terroristes et permettre à ces armées qui sont en proie à des attaques quotidiennes, de souffler.

Donc c’est une opération qui est urgente et nous espérons la monter au plus tard à la fin de l’année ou au début de l’année 2020.

Source : BBC

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