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Sahel et Afrique de l’Ouest : plus de 176 millions de dollars du Fonds africain de développement pour améliorer les conditions de vie et la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations

Abidjan,le 19 décembre 2022(LA BAD)-Le Conseil d’administration du Fonds africain de développement a donné son feu vert, jeudi 15 décembre 2022, à Abidjan, à l’octroi d’un financement de 176 millions de dollars américains pour mettre en œuvre le deuxième projet du Programme de renforcement de la résilience à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel (P2-P2RS).

Il est également attendu des co-financements prospectifs du Fonds Canada-Banque africaine de développement pour le climat (CACF) de 21,8 millions de dollars et de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD)(le lien est externe) de 31,63 millions de dollars (20 milliards de francs CFA).

Le projet bénéficiera à 6 pays et 3 organisations intergouvernementales du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest : le Burkina Faso, la Guinée, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo, ainsi qu’à l’Agence panafricaine de la Grande muraille verte (APGMV),(le lien est externe) la Commission Climat pour la région du Sahel (CCRS) et le Comité inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel(le lien est externe) (CILSS).

Le Programme de renforcement de la résilience à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel (P2RS), qui amorce sa deuxième phase (P2-P2RS), a pour objectifs d’accroître durablement la productivité et les revenus tirés des chaînes de valeur agro-sylvo-pastorales et halieutiques ; de renforcer les capacités d’adaptation des populations aux aléas climatiques et de contribuer à l’atténuation des effets des changements climatiques.

« En adoptant une approche résolument régionale pour renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel, le P2-P2RS aidera à consolider la paix et la sécurité dans la région, indispensables au développement durable, a déclaré la directrice générale pour l’Afrique de l’Ouest et vice-présidente par intérim de la Banque africaine de développement chargée du Développement régional, de l’Intégration et de la Prestation de services, Marie-Laure Akin-Olugbade. À travers ses actions concrètes, le projet mettra en place des infrastructures socio-économiques, agro-sylvo-pastorales et halieutiques, financera les actions de restauration des terres pour accroître la productivité agricole, et mettra en place les dispositifs de développement des chaînes de valeur, dont la promotion de l’entrepreneuriat ».

« Ces actions qui bénéficieront du financement du Groupe de la Banque africaine de développement constituent de puissants leviers de lutte contre les changements climatiques, la pauvreté, d’inclusion sociale et de promotion du genre pour les pays du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest », a-t-elle ajouté.

Le projet entend apporter des réponses à des vecteurs de fragilité sociale, au premier rang desquels la pauvreté, les conflits entre agriculteurs et éleveurs, le chômage des jeunes et des femmes, la malnutrition infantile, les déplacements forcés, mais aussi les impacts du conflit russo-ukrainien. Il permettra d’améliorer les conditions de vie des populations par l’augmentation de la production agricole et des revenus, la création d’emplois, le développement des chaînes de valeur agro-pastorales et halieutiques, la promotion de l’entrepreneuriat et l’amélioration de la nutrition.

Le projet va permettre d’enclencher une approche et des actions transformationnelles, à même de renforcer la résilience à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle des populations de 97 communes transfrontalières des 6 pays du Sahel. La diffusion à grande échelle, auprès des bénéficiaires du projet, des bonnes pratiques d’adaptation aux changements climatiques et de l’atténuation de leurs effets, aideront les pays et la région dans leur développement socio-économique, leur adaptation aux impacts du changement climatique (bonnes pratiques agricoles, instrumentation et amélioration des services climatiques, etc.) mais aussi leur contribution à la lutte contre le changement climatique (gestion durable des terres, promotion de l’énergie solaire, des biodigesteurs, etc.).

Le projet contribuera également à l’intégration économique régionale des pays du Sahel, grâce à la gestion concertée des ressources transfrontalières, à une transhumance transfrontalière apaisée, et à une collaboration multisectorielle. À travers la mise en œuvre d’activités régionales, mais aussi d’activités nationales de portée régionale, les pays renforceront le partage de connaissances, des technologies et bonnes pratiques qui profitent au développement des secteurs agro-sylvo-pastoral et halieutique.

Il va aussi contribuer à la protection de la biodiversité, à travers la construction d’infrastructures (élevage, santé animale, agriculture, etc.), la recharge des nappes phréatiques, la régénération du couvert végétal et la protection de l’environnement et de la faune. L’aménagement des bas-fonds et des périmètres irrigués va permettre d’accroître la production locale de riz et donc contribuer à réduire les sorties de devises des pays concernés, grâce à une baisse significative des coûts liés à l’importation de riz et de denrées alimentaires de base dans la balance commerciale.

Le projet permettra d’augmenter les productions végétales de 83 000 à 135 000 tonnes, animales (de 68 000 à 86 400 tonnes) et piscicoles (de 15 000 à 20 000 tonnes) et les revenus des bénéficiaires de 906 à 1135 dollars par habitant. Il permettra aussi de créer 50 000 emplois (dont 50% pour les femmes), d’augmenter le volume des échanges intrarégionaux de produits agricoles de 330 000 à 430 000 tonnes ; de réaliser une séquestration supplémentaire de carbone de 11 millions de tonnes et une augmentation de 30 % de l’utilisation des alertes climatiques par les populations sahéliennes.

Des femmes de Ndiaye Ndiaye dans la commune de Fatick (Sénégal) produisent des aliments pour poisson et font aussi de la pisciculture dans le cadre des activités du premier projet du P2RS.

Le P2-P2RS ciblera les ménages les plus vulnérables, comme les petits producteurs agricoles, les éleveurs, les agropasteurs et les pêcheurs artisanaux, en tenant compte des spécificités liées au genre, à l’âge et aux vulnérabilités (populations déplacées). Il couvrira 97 communes dans les 6 pays d’intervention et touchera directement 1,38 million de personnes dont 692 000 femmes et 5,69 millions de personnes de façon indirecte.

Le P2-P2RS s’ancre dans l’engagement de long terme voulu par la Banque pour renforcer la résilience des populations du Sahel dans le cadre du P2RS qu’elle a initié en 2014 et suivant une approche de long terme par projets successifs.

Le P2-P2RS est aligné sur les principales politiques et stratégies régionales agricoles et environnementales ainsi que sur les Documents de stratégie d’intégration régionale de la Banque pour l’Afrique de l’Ouest (2020-2025) et l’Afrique centrale (2019-2025). Il participe à l’atteinte de 4 des 5 grandes priorités opérationnelles de la Banque, ses « High-5 » : « nourrir l’Afrique », « éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie », « intégrer l’Afrique » et « améliorer la qualité de vie des populations en Afrique ».

LA BAD

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