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Démission du ministre des Affaires étrangères Marcel Amon Tanoh

Tout s’accélère en Côte d’Ivoire. Alors qu’en raison de l’épidémie, l’exécutif a annoncé jeudi soir que la réforme du code électoral se ferait par ordonnance, Marcel Amon Tanoh, auparavant, avait en effet démissionné.

Un vrai coup dur pour le pouvoir

Un départ « fracassant » estime le site Yeclo, et qui « n’arrive pas au bon moment ». Ce que vient de « subir » Alassane Ouattara, c’est une « onde de choc », formule ce journal en ligne. Selon Yeclo, « le pied de nez d’Amon-Tanoh sonne comme un désaveu du choix du candidat du parti qui va laisser des traces, en impactant le RHDP », le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (c’est-à-dire la coalition formée du RDR d’Alassane Ouattara et de quelques autres petites formations politiques).

Se faisant l’écho de la rumeur abidjanaise, selon laquelle le président Ouattara aurait proposé à Jean-Louis Billon, un des principaux dirigeants du PDCI, le poste de ministre des Affaires étrangères, en remplacement de Marcel Amon Tanoh, Yeclo affirme que Jean-Louis Billon « aurait refusé l’offre qui ressemble à un cadeau empoisonné. Laissant Ouattara aux pieds du mur ».

En tout cas, à six mois de la date prévue pour l’élection présidentielle, c’est un poids lourd du gouvernement qui quitte le navire RHDP :

Marcel Amon Tanoh s’étant résolu à « claquer la porte » du gouvernement, il y a du « rififi au sommet de l’Etat », pointe Abidjan.net. Car « ce vieux et fidèle compagnon d’Alassane Ouattara n’admettrait pas le choix du Premier ministre actuel, Amadou Gon Coulibaly, pour la candidature du parti unifié au pouvoir à la succession du président de la République, Alassane Ouattara ».

Dans son message de démission posté sur des réseaux sociaux, Marcel Amon Tanoh, « nulle part, ne fait mention du chef du gouvernement actuel sous la direction de laquelle il travaille depuis 2017. Une omission volontaire par laquelle Amon Tanoh affiche son antipathie envers son cadet à la Primature », estime Abidjan.net.

Cette démission, en tout cas, ne va pas arranger les affaires du président Ouattara

C’est bien l’avis d’Abidjan.net, qui remarque ainsi que la démission de Marcel Amon Tanoh « va affaiblir, à n’en point douter, l’équipe qu’Alassane Ouattara a laissé pour tenter de lui succéder et continuer à gouverner la Côte d’Ivoire après lui », car, avec le départ de « ce vieux connaisseur, le mur de la case est fissuré ».

Au Burkina Faso voisin, le journal Le Pays n’écrit pas autre chose, en soulignant que, « le moins que l’on puisse dire, c’est que la démission du désormais ex-ministre des Affaires étrangères n’est pas pour renforcer la cohésion et la sérénité au sein de la famille RHDP. Ce d’autant que l’homme n’est pas n’importe qui ».

Pour ce quotidien ougalais, le président Alassane Dramane Ouattara « devrait plus travailler à rassembler ses collaborateurs ». Et Le Pays subodore que l’opposition ivoirienne, à présent, « rit sous cape ».

Dans la presse également, bien évidemment, le coronavirus, qui gagne du terrain en Afrique, y faisant monter l’angoisse

Au regard de la propagation du coronavirus en Afrique, le journal burkinabè Wakat Sera prévient que l’heure est plus que jamais à la mise en garde contre le mot tant redouté, le mot « peur ». Et pour se bien faire comprendre ce quotidien ouagalais raconte l’histoire de la Peste en route vers Damas et qui croisa la caravane d’un chef dans le désert.

-« Où allez-vous si vite », s’enquit le chef.

-« À Damas, j’ai l’intention d’y prendre mille vies ».

Au retour de Damas, la Peste croisa de nouveau la caravane. Le chef dit: « C’est cinquante mille vies que vous avez prises, non mille ».

Et à la Peste de répliquer: « Non. J’en ai pris mille. C’est la Peur qui a pris le reste »

Alors ? Alors Wakat Sera en conjure ses lecteurs, « l’Afrique ne doit donc pas tomber dans le piège mortel de la Peur ».

RFI

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