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Crispation politique en Côte d’Ivoire

« C’est fait, s’exclame le site d’information ivoirien Le Point SurLe président de la République de Côte d’Ivoire et candidat du RHDP à la présidentielle d’octobre 2020. Alassane Ouattara a procédé lundi, au dépôt de son dossier de candidature, à la Commission électorale indépendante. » Et cela, « dans un climat politique très tendu, avec une opposition qui estime que la candidature du chef de l’État est illégale eu égard à la Constitution. Des manifestations avaient même eu lieu ces dernières semaines, rappelle Le Point Sur, dans plusieurs localités du pays et dans la capitale économique ivoirienne, Abidjan, contre la candidature qualifiée « d’anticonstitutionnelle » du président du RHDP, entraînant de nombreux morts et d’importants dégâts matériels. »

Dans le camp de l’opposition, « Pascal Affi N’Guessan appelle à l’unité pour battre le candidat du RHDP au soir du 31 octobre prochain, rapporte Fraternité MatinPour lui, l’heure n’est pas au boycott ni aux manifestations de rue, mais plutôt au rassemblement de tous ceux qui se réclament de l’opposition. »

Gbagbo et Soro évincés

Pascal Affi N’Guessan devrait déposer sa candidature officiellement ce jeudi. En l’absence de deux poids lourds : Laurent Gbagbo et Guillaume Soro… En effet, pointe WakatSéra à Ouagadougou, « le bal du contentieux, ouvert dans une Côte d’Ivoire qui attend avec anxiété l’élection présidentielle du 31 octobre prochain, s’est clôturé sur une note bien amère pour l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo et l’ancien président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, et leurs partisans. […] Les deux parias de la République seront bel et bien exclus des prochaines élections à venir. Leurs noms ayant été biffés par la commission en charge des élections et les recours n’ayant pu les rétablir dans leurs droits, ils suivront les scrutins en spectateurs. Au mieux, ils vivront l’événement électoral de loin, mais respirant au moins l’air frais de la liberté ; au pire, ils auront les résultats par le biais de l’écran de télévision de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan, s’ils osent rentrer au bercail. La justice ivoirienne les ayant condamnés, par contumace, à 20 ans de prison. »

Le mercure politique va-t-il monter ?

« Gbagbo radié : comment pouvait-il en être autrement ?, s’exclame L’Observateur PaalgaComment d’ailleurs pourrait-il même rentrer chez lui, alors que les autorités de son pays renâclent à lui délivrer un passeport ? En vérité, il fallait être un peu naïf, lance le quotidien burkinabè, pour croire qu’Alassane Ouattara, même avant d’être candidat à sa propre succession pour un troisième mandat, déroulerait le tapis rouge à son ennemi, qui n’a donc pas fini de ronger son frein. Tout au plus peut-il espérer qu’une fois réélu, l’actuel locataire du palais de Cocody consentira à ce retour problématique, histoire de poser un acte fort dans le sens de la réconciliation qui demeure une véritable chimère en Côte d’Ivoire. En attendant, conclut L’Observateur Paalgail faut craindre que cette décision politique, pardon judiciaire, contribue à faire monter davantage le mercure politique, déjà surchauffé depuis la décision de Ouattara de rempiler. »

En attendant le tête-à-tête Ouattara-Macron

Enfin, pour sa part, Alassane Ouattara doit séjourner en France à la fin du mois d’août et ce durant une dizaine de jours. Il devrait en profiter pour s’entretenir avec Emmanuel Macron. C’est ce que rapporte Jeune Afriquequi rappelle que « Emmanuel Macron a plusieurs fois fait part à son homologue ivoirien de son souhait d’assister à une transmission apaisée du pouvoir « à une nouvelle génération ». Il avait d’ailleurs publiquement félicité le chef de l’État lorsqu’il avait annoncé, en mars, qu’il ne briguerait pas de mandat supplémentaire. Mais le décès du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly est venu changer la donne. En juillet, rappelle encore Jeune Afrique, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, avait répété, lors d’un entretien avec Alassane Ouattara, la position de la France, peu favorable à un autre mandat du chef de l’État ivoirien. Alassane Ouattara a ensuite officialisé sa candidature. Depuis, gênés par une situation qu’ils n’avaient pas envisagée, l’Élysée et le Quai d’Orsay ne se sont pas exprimés. Emmanuel Macron devrait donc clarifier sa position lors du déjeuner avec le président ivoirien prévu début septembre. »

RFI

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