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Le déluge mortel en Côte d’Ivoire

Le ciel leur est tombé sur la tête des habitants d’Abidjan. La capitale économique ivoirienne a été traversée hier par des torrents d’eau. 240 mm de pluies ont été comptabilisés dans certains quartiers, causant des milliards de francs de francs CFA de dégâts matériels. C’est le chaos. Maisons inondées, torrents devant la porte, là où était la rue, en pleine ville, voitures emportées, avec, parfois, leurs passagers à bord…

Une fois encore, les pluies ont inondé Abidjan, et la météo ne prédit aucun répit, puisqu’aujourd’hui et demain, des précipitations encore plus fortes sont attendues.

Des morts hier, après les seize autres personnes passées de vie à trépas, la semaine dernière, lors du glissement de terrain d’Anyama dans le quartier pauvre de Derrière gare.

« Des quartiers sous les eaux », lance sobrement la Une du quotidien gouvernemental Fraternité Matin, sur une photo de désolation prise dans une rue inondée de la capitale économique ivoirienne.

« Encore des morts annoncées. Des scènes de détresse jamais vues », enchérit celle du quotidien indépendant L’Inter, tandis que celle du journal Le Patriote annonce « 7 morts » hier à Abidjan.

« Dieu, sauve nous ! », supplie la Une du journal L’Expression, qui annonce également 7 morts

Dans la presse d’opposition, les Unes sont souvent sobres sur le sujet :

Témoin celle du journal Le Temps, qui se borne à pointer les quartiers inondés. En pages intérieurs, Le Temps les énumère : « Cocody, la rue ministre à Riviera palmeraie, à Bonoumin et la Cité Allabra. Les communes de Koumassi, Abobo, Adjamé,Treichville, Port-Bouet n’ont pas échappé. (…) Des voies dans le district d’Abidjan ont été carrément envahies par l’eau de ruissellement. Et pourtant, on nous a dit que le régime a dompté les inondations », remarque au passage Le Temps.

Et, en effet, sur les Unes de la presse d’opposition, les pluies, parfois, tournent à la polémique.

Témoin celle du journal Générations Nouvelles, proche de l’ex-PAN Guillaume Soro, qui estime que « la pluie fait mentir Ouattara et ses experts ».

Ou celle du quotidien Le Nouveau Réveil, selon laquelle « la pluie fait mentir le régime RHDP ».

Alors ? Alors la pluie ivoirienne déferle même dans la presse burkinabè :

Témoin le quotidien Wakat Sera. L’éléphant a « les pieds dans l’eau ! », lance. Développant sa formule, ce journal ouagalais remarque qu’à Abidjan, les quartiers pauvres « ne sont pas les seuls exposés au risque d’inondation. Même des quartiers résidentiels, du fait de leur situation géographique, sont constamment dans l’œil du cyclone ».

Or face à ce phénomène naturel, les autorités « manquent simplement…d’autorité ! », estime Wakat Sera. « C’est connu, les politiciens savent bien profiter de la précarité, de l’obscurantisme et de la misère de populations dont ils peuvent facilement acheter les voix moyennant un sac de riz, une bidon d’huile et un kilo de sucre. Et quand le drame survient, larmes de crocodile aux yeux et « au nom du président de la République » ou « sur instruction et insistance du Premier ministre ou du président de l’Assemblée nationale », des « fils et fille » de la région ou du quartier sinistrés, viennent au secours des victimes, « les bras chargés de couvertures et de vivres ». Et après on attend les inondations de l’année suivante », soupire, de guerre lasse Wakat Sera, en dénonçant, au sujet de la Côte d’Ivoire : « L’incurie de ses dirigeants et de l’incivisme de ses populations ».

À Madagascar, c’est plutôt le coronavirus qui va gâcher le soixantième anniversaire de l’indépendance :

26 juin 1960, c’était il y a pile soixante ans, en effet. Mais la Fête nationale aura cette année « une saveur particulière, déplore La Vérité. À cause de la crise sanitaire (…) les traditionnelles cérémonies devant marquer la fête du retour de l’indépendance de Madagascar ne pourront pas se tenir comme d’habitude. À Antananarivo, le traditionnel défilé militaire au Stade de Mahamasina sera délocalisé sur l’Avenue de l’Indépendance à Analakely. La cérémonie se déroulera à huis clos et ne sera pas ouvert au grand public », regrette ce journal malgache.

RFI

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