Les difficultés de la filière anacarde en Côte d’Ivoire
En Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de noix de cajou, la crise du coronavirus est venue accentuer les difficultés de la filière anacarde. Les grossistes n’arrivent plus à écouler leurs stocks, car les exportateurs connaîtraient des difficultés de financement bancaire. En bout de chaîne, les producteurs souffrent de cette crise : le prix bord-champs imposé par l’État n’est plus respecté. Mais sans autres moyens de subsistance, ils vendent leur production à des prix dérisoires.
« On est obligé de travailler avec eux »
La coopérative a en effet vendu environ 400 tonnes cette année au port d’Abidjan, mais selon Soumahoro Issa à des prix bien inférieurs à ceux fixés par l’État. « L’État a fixé un prix plafond de 480 francs que les exportateurs doivent prendre, mais aujourd’hui les exportateurs disent ouvertement qu’ils ne peuvent pas prendre ce prix, car cela ne se vend pas sur le marché mondial. Ils peuvent payer, 320 francs, 300 ou même 290. Ils disent le prix qu’ils veulent ! Mais on est obligé de travailler avec eux… »
Si la crise économique liée au Covid a aggravé ces problèmes de transactions entre les intermédiaires, la filière anacarde connaît en réalité des dysfonctionnements structurels depuis plusieurs années, car la loi n’est pas appliquée. Pour répondre à la crise, le gouvernement ivoirien assure avoir débloqué une subvention de 35 milliards de francs CFA.
RFI