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Le travail des enfants en hausse pendant le confinement en Côte d’Ivoire

Effet pervers du confinement face au Covid-19, le travail des enfants s’est accru dans les plantations de cacao de Côte d’Ivoire, selon la fondation International Cocoa Initiative (ICI).

Du 17 mars au 15 mai, les relais de la fondation International Cocoa Initiative ont visité plus de 1 400 familles et interrogé plus de 3 000 enfants, en respectant les règles de distanciation physique, dans 263 communautés cacaoyères de l’ouest, du centre-ouest et du sud de la Côte d’Ivoire. Conclusion : le nombre d’enfants effectuant des travaux dangereux (utilisation de machettes, de produits phytosanitaires ou port de charges très lourdes) est passé de 16 % à 19 %. C’est « une augmentation considérable, de 21 % », souligne l’étude (à consulter ici).

Restriction aux mouvements de main-d’œuvre, fermeture des écoles…

Pour expliquer cette recrudescence du travail des enfants pendant le confinement ivoirien, ICI avance plusieurs hypothèses. Les restrictions de mouvement instaurées pour limiter la propagation du virus ont raréfié la main-d’œuvre adulte dans les plantations. Les écoles étaient fermées, ce qui a libéré les enfants pour les travaux des champs.

Mais ce n’est sans doute pas tout. Une autre enquête menée début juin au téléphone par ICI auprès de 515 producteurs de cacao ivoirien révèle que la moitié d’entre eux ont vu les revenus du ménage baisser depuis la fermeture partielle du pays.

Ce rappel des causes économiques du travail des enfants intervient alors que les États-Unis s’apprêtent à publier une nouvelle version de leur propre rapport sur le sujet.

Nouveau rapport du Département américain du travail courant juillet

Un rapport d’universitaires de Chicago supervisé par le département américain du Travail et dont la première version en avril concluait à une aggravation du travail des enfants dans le cacao entre 2014 et 2019. Dans l’intervalle il y a certes eu un plongeon des cours et donc une paupérisation des cacaoculteurs.

Mais l’industrie chocolatière a dépensé des millions de dollars sur le terrain pour endiguer ce fléau et Dominique Ouattara, l’épouse du chef de l’État, en a fait une cause nationale. Les autorités ivoiriennes ont donc rejeté la méthodologie du rapport américain, dont une nouvelle copie devrait être publiée courant juillet. L’enjeu est de taille pour la Côte d’Ivoire : son cacao pourrait se voir barrer la route des États-Unis.

RFI

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